Stacy
Il y a trois semaines, dans le quartier Saint-Léonard de Liège, deux fillettes de 7 et 10 ans disparaissaient.
Depuis, c'était le branle-bas de combat à CF pour les retrouver.
Avec mes collègues de l'international, nous avons contacté 29 ONG d'Europe pour leur demander de nous soutenir et de diffuser des avis de recherche. Les uns ont créé des affiches qu'ils ont placardé dans leur pays, les autres ont mis leur ligne d'urgence à notre disposition, la police s'impliquait, des communiqués de presse étaient rédigés dans toutes les langues, des émissions TV mises sur pieds aux quatre coins de l'Europe, ...
Et aujourd'hui, on retrouve le corps sans vie de la petite Stacy.
Vient d'abord la tristesse, puis la rage face à notre impuissance!! Trois semaines que l'on se bat, que les imprimantes tournent 24h/24 pour créer des affiches, que 2000 bénévoles parcourent toute la Belgique pour les mettre en évidence, que nous sommes tous sur le pied de guerre afin de tout faire pour retrouver les fillettes.
Nous n'avons malheureusement pas beaucoup d'espoir de retrouver Nathalie vivante, après la découverte de sa soeur.
Dix ans après, c'est la même histoire à Liège: deux fillettes disparaissent sans laisser de traces!!
Et tout le monde se sent concerné: tout le peuple belge se tient les coudes dans ces moments-là.
10 ans après, avons-nous été plus efficaces à retrouver les filles? Ma réponse est plutôt positive: les recherches ont été prises au sérieux directement, des avis de recherche diffusés dès le lendemain, et un accompagnement psychologique dès le départ. Julie et Mélissa ont ouvert la porte à plus d'efficacité aujourd'hui.
A l'heure qu'il est, nous ne savons pas où se trouve Nathalie et ne connaissons toujours pas le coupable. Tous nos contacts étrangers ont été mis en stand-by, leur demandant de ne pas désafficher et de garder leur ligne d'urgence ouverte, tant qu'on n'aurait pas retrouvé Nathalie.
Je me sens triste et furieuse! Trois semaines que les bureaux ne vibrent qu'au son de Stacy et Nathalie. Elles étaient devenues comme nos petites soeurs. Nous nous trouvons face à un échec et une perte qui n'est pas directement la nôtre. Et pourtant nous nous sentons impliqués.
Comment peut-on agresser des enfants? Comment peut-on vouloir leur faire du mal? Ma question est puérile mais personne ne peut me répondre pourtant! Je suis furieuse que de telles personnes, quelles qu'elles soient, existent.
Comme dit mon père: des pédophiles, ça a toujours existé et ça existera toujours. Comme je ne peux pas décider de la sentence de mort au tribunal, je met ma propre pierre à l'édifice en travaillant à CF. C'est tout ce que je peux faire, moi, pour contribuer à une cause qui me semble juste.
C'est avec une profonde tristesse que je pense à cette fillette et aux derniers instants de sa vie. Cet article sur mon blog est pour elle, peut-être peut elle ressentir toutes les pensées qui vont vers elle aujourd'hui.